La Tour et le Lierre Joseph Poisle-Desgranges (1823 - 1879)

Une tour fort antique, aux flancs volumineux,
S'élevait jusqu'au ciel d'un air majestueux.
Le lierre avait grandi protégé par son ombre,
Et ses rameaux touffus, repliés et sans nombre,
Tapissaient son long corps et son front lézardé.
Là vieille tour, un jour, s'écroula sur la placé,
Avec l'arbre grimpant qui s'était hasardé -
À la suivre aussi dans l'espace;
Mais le lierre encor vert sous les pierres rampant,
Sur la tour en débris reparut comme avant.

Un intrigant succombe... ah! cessez do le plaindre,
S'il reste un instant sans appui;
Comme le lierre il sait ramper pour mieux atteindre,
Et profiler plus lard des ruines d'autrui.

Livre II, fable 8




Commentaires