Notre Maître est là-haut Auguste Fisch (1814 - 1881)

Voyez ce pauvre chien qui, la langue pendante,
Poursuit d'un air triste, inquiet,
Derrière un omnibus sa course haletante,
Et le suit d'un regard muet.

Si la lourde machine un seul instant s'arrête,
D'un bond il revient sur ses pas,
11 fait mille détours, flairant, levant la tête,
Vers quelqu'un qui ne descend pas.

Et son regard plaintif à chacun semble dire :
Je cours, car mon maître est là-haut ;
Je l'aime, je l'attends, après lui je soupire;
Puissé-je le revoir bientôt!

Quand il l'a découvert et le voit redescendre,
Comme il le dévore des yeux!
Quels hurlements de joie il fait alors entendre!
Quels bonds! quel délire joyeux !

Lorsque nous nous sentons prêts à perdre courage,
N'oublions jamais que bientôt
Nous aurons achevé notre pèlerinage.
Et que notre Maître est là-haut !

Puissions-nous, pénétrés de sa divine grâce,
L'aimer d'un cœur pur désormais,
Marcher sous son regard, suivre toujours sa trace,
Et ne l'abandonner jamais !



Fable 7

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