Aimant les douces friandises,
Un jeune loriot, gazouillard et léger,
Quittant l'orgueilleux chêne, allait dans un verger
À la picorée aux cerises.
Quand déployant son aile au travers d'humbles champs
Il s'arrête, séduit par les sonores chants
D'une frétillante alouette.
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L'écho des murmurantes eaux
S'y mêle au bruissement du tendre et vert feuillage.
Tes sillons retournés ont cet aspect sauvage,
Qui, loin de réjouir, arracherait des pleurs :
Un séjour sans verdure est un printemps sans fleurs. »
- Mais le zéphir, avec sa fraîche haleine,
Vient-il faire onduler l'or des blés de la plaine.
Lui répond notre doux oiseau,
Il n'est de bocage plus beau
Sous les horizons bleus de la voûte sereine,
Que les guérets fleuris où je suis souveraine.
Combien de fois, comme en ce jour,
M'éloignant des sentiers des blonds épis que j'aime,
Mes refrains d'espoir et d'amour
Font oublier les sueurs du labour
Aux nourrissons de Triptolême ?
--A toi le grand soleil ! les paisibles coteaux !
Reprit l'hôte des bois, vaincu par ce langage ;
Moi, près d'une eau limpide, et sous l'épais ombrage,
Je vais goûter encor mille bonheurs nouveaux. »
À tous oiseaux leurs nids sont beaux.