L'Alouette et le Miroir Simon Pagès (17ème siècle)

Une alouette,
Jeune et coquette,
Un jour de la belle saison,
Faisait au haut des airs entendre sa chanson.
Dressé par un chasseur sur le dos d’un sillon,
Un miroir mensonger, et plein de (laiterie,
Qui du soleil répétait les rayons,
Les bois et l’herbette fleurie,
En la voyant lui dit : « Alouette chérie,
Vous m’enchantez par vos doux sons !
Oh ! que vous êtes belle ! approchez, jeune amie ;
Ne me voyez-vous pas ? Prodiguer tous mes dons
Aux beautés comme vous, fait mon unique envie. »
Du coin de l’œil la belle aperçoit le flatteur,
Et le flatteur réfléchit son image ;
« Mais il est vrai dans son langage, »
Dit-elle dans son petit cœur.
Zeste, vers lui la friponne s’envole,
Et, planant sur sa tête, admire ses attraits.
Mais aussitôt Jeannot lance ses trails,
Et perce la petite folle.
Adieu son chaut et sa beauté.

Fillettes, qui causa sa mort ? Sa vanité.

Livre III, Fable 22




Commentaires