On m’a conté qu’autrefois,
Au cap de Bonne-Esperance,
Un baril de thé chinois,
Ou'on expédiait en France,
Fut mis a la douane en la même balance
Qu’une caisse de sage, herbe de nos climats,
Dont a la Chine on fait grand cas.
Or, tandis qu’on pèse et qu’on jauge,
Que commis et marchands discutent les valeurs,
Le thé, s‘adressant à la sauge,
Lui dit dans la langue des fleurs:
« OU vas-tu, d’où viens-tu, voisine ?
— Je viens.de France et vais en Chine,
On me méprise en mon pays,
Mais là-bas on connait mon prix:7
Délices des gourmets etchére4a,lasejence >
J‘inspire au-Chinois la gaité,
— Bon voyage donc, “bonne chance,
Lui répondit Je the qui, cri dans le jardin
D’un docte et sage mandarin.>.
En conservait encor sous sa feuille flétrie
Un parfum de philosophie.
Moi, je vais en Europe ; il est assez plaisant
Que l'un et l'autre ainsi nous changions de patric.
Ainsi va le monde à présent:
- Tout ce qui vient de loin passe. pour un prodige,
Et par un caprice fatal
On laisse4Pécart, on néglige
Ce qui vient du pays natal. »
Ce the, pour un Chinois, ne raisonnait pas mal.