Un arbrisseau, disait au vent :
« Tu viens m ‘agiter trop souvent ;
T’attaquer à ma petitesse
N’est pas digne de ta grandeur.
O souverain de l'air, épargne ma faiblesse. »
Le vent lui répondit: « Je bats, dans ma fureur,
L’arbre seul, dont le front semble braver les nues,
Mais il n'entre point dans mes vues
De te causer le moindre tort :
En l'agitant, je brise un chêne :
Pour toi, faible enfant de la plaine,
Plus je t'agite et plus je te rends fort. »
C'est ainsi que sur l'homme agit toujours la peine.
Le vent de la fortune abat-les plus puissants,
Sans toucher aux petites gens.