Le Renard et le Coq Louis Berlot-Chapuis (1823 - ?)

Larronnant en vain jour et nuit,
Roussin, le gros renard, hélas ! était réduit,
Faute d'avoir bonne capture,
A se resserrer les boyaux.
Tout efflanqué, bâillant outre mesure,
Un œil ouvert et l'autre clos,
Convoitant friandes rapines,
Il s'étend contre un mur et guette les gélines.
Mais notre félon affamé
En est encor pour ses frais d'espérance.
Chanteclair, le vieux coq, a, par sa vigilance,
Donné l'éveil au harem emplumé.
Il suffit d'un signal du gardien alarmé
Pour que la bande ailée en son poulailler rentre.
Traînant la queue et s'étirant le ventre,
Mort de faim, dolent et pantois,
Roussin, sevré de sa pâture,
À jeun, regagne le grand bois.

Bon guet chasse malaventure.

Livre I, fable 17




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