Près d'une chaumine rustique,
Dans le creux d'un noyer antique,
Un joyeux chantre des forêts,
Échappé des perfides rets,
Une mésange, au col d'ébène,
Au lieu de vivre au jour le jour,
Entassait pêle-mêle, en son profond séjour,
Noisette, olive et gland de chêne,
Pour se nourrir en la froide saison.
Ce volatile avait raison :
Car, si parfois la neige argentait l'églantine
Et réduisait à la famine
D'imprévoyants et paresseux oiseaux,
La mésange et ses mésangeaux
S'assuraient du grain sur la planche,
En fouillant leurs riches silos,
Dans la cavité de la branche.
A ses autres loisirs notre oiseau diligent,
En sa retraite protectrice,
Préparait aussi l'édifice
Qu'il tapissait habilement,
Pour sa ponte et pour sa couvée.
Tantôt il apportait une plume, un crin noir,
D'autres fois de la mousse ; enfin arrive un soir
Que sa besogne est achevée ;
Car petit à petit,
Chaque oiseau fait son nid.


Bel exemple d'économie,
De prévoyance et d'industrie,
Que doivent imiter nos humbles artisans.
L'épargne est pour les indigents
Une richesse,
Et pour les opulents
Une sagesse.

Livre I, fable 13




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