L’âne et le singe allaient s’entretenant
Des torts qu’avait envers eux la nature :
« Voyez le cerf, dit l’un, cette ramure
Dont il est fier me rendrait bien content.
Que coûtait-il de m’en donner autant ?
— Et moi, dit l’autre, à mons renard j’envie
Sa belle queue, ornement précieux.
Avec lequel ce fripon m’humilie.
Il lui va bien et m’irait encor mieux.
— Mais vous avez l’un et l’autre deux yeux !
Dit une taupe, écoutant indignée
(les beaux discours par l’envie inspirés :
Je n’en ai pas et je vis résignée.
Faites de mémo, ou vous m’obligerez
De m’applaudir d’être une aveugle-née
Que blesserait l’aspect de deux ingrats. »
Êtes-vous mécontent de votre destinée,
Regardez plus bas.