« Comment vas-tu, mon cher ? D'où viens-tu donc ainsi ?
— Du Musée. Ah ! mon bon, tout un tiers de journée
Je m'y suis promené; j'ai tout vu, Dieu merci.
Tout observé ; ma vue en était fascinée !
Si je voulais tout dire et peindre comme il faut.
Ma force et mon esprit se verraient en défaut ;
J'en ai la tête encor tournée !
Quel palais merveilleux ! Partout l'œil s'y complaît ;
Des chefs-d'œuvre de la nature
C'est bien un résumé complet !
Que de sortes d'oiseaux qu'à peine on se figure,
Que d'insectes j'ai vus là-bas !
Là, c'est la coccinelle ; ici, le cancrelas ;
Là, des mouches de cent familles !
Quelles couleurs, mon cher !... L'émeraude, vraiment,
Le corail, le rubis, n'ont rien de si charmant.
Les cirons sont moins gros que des pointés d'aiguilles !...
— Tu dus voir l'éléphant, dit l'autre ; qu'en dis-tu ?
Tu l'as pris pour un mont, tant sa stature est haute.
- Comment ! il était là ? - Oui, parbleu ! - C'est ma faute,
Mais du diable si je l'ai vu ! »