Certain jour j’entendais du bruit dans ma grammaire ;
J’approchai mon oreille, et fus surpris, vraiment,
D’entendre fort distinctement
Le verbe AVOIR disant au verbe ÊTRE, son frère ;
« 0 mon pauvre garçon, je nie moque de toi,
Et tu ne peux faire de même ;
Car je me suffis à moi-même.
Et tu n’as jamais pu te conjuguer sans moi. »
— L’autre répondait : « Oui, mon maître
Vous faites : j’avais eu ; je fais : j’avais été,
Donc j’ai besoin de vous, c’est une vérité
Que je ne saurais méconnaître.
Mais devez-vous si fort en tirer vanité ?
Croyez-moi, ce n’est pas si grande nouveauté,
Que, dans ce bas monde où, peut-être,
Tout va cent fois plus mal que bien,
Être, sans avoir, ne soit rien. »