Pierre de Fontenailles (1717 - 1772)Toutes les fables

dit chevalier Pierre de Fontenailles. On lui doit un ouvrage de poèmes nommé Poésies du chevalier de Pierre de Fontenailles, chevalier de l'ordre royal et militaire de S. Louis et Capitaine dans le régiment de Poitou. 1751.

L'ouvrage de cet illustre inconnu (ce qui est fort injuste) est un peu un ovni par un originalité. D'ailleurs, la préface se nomme Anti-préface et commence par ces mots :

L'usage exige une préface,
Mais je suis un peu d'humeur à le suivre en ce point ;
Je crois que la raison n'approuve pas qu'on fasse
Un ouvrage qu'on ne lit point.
Fait sagement qui s'en dispense ;
C'est, pour dire ce que j'en pense,
Un véritable guet-apens ;
Ou telle est à peu près l'infidèle cédule
Dont un avide charlatan
Gratifie un peuple crédule
En lui vendant son Orviétan.
Dans un futile préambule,
Tour à tour fier et doucereux,
A son gré laissons Cléobule
Prendre un essor audacieux,
Ou se soumettre à la férule ;
Rien sur tout n'est plus ridicule
Qu'un Exorde présomptueux.
[...]


Il accuse donc, dans cette anti-préface, ses contemporains de se vanter dans leur préface ; il tient à adopter l'attitude inverse. Tiens, des alexandrins ET des octosyllabes ; pour de la poésie, la chose n'est pas commune alors que c'est chose admise pour la fable. On trouvera dans ce recueil, de nombreux textes qui se rapprochera de la fable. Je vous les propose ici.

Un autre texte, que j'ai très envie de partager ici, titre Contre un moine, épigramme :

Lorsque je reçois un outrage,
Dans un pressant besoin je fais mettre en usage
Les Armes du Dieu Mars et celles d'Apollon ;
Mais d'un chétif Intrus sur le sacré vallon
D'un insecte rampant dans les ombres d'un cloître
Je dédaigne les noirs accès ;
Sa critique n'a qu'à parâître
Et je suis vengé pour jamais.



Le thème de la critique est très présent dans les fables ; c'est ce qui m'intéresse ici. L'auteur semble dire à un certain moine qui l'a insulté qu'il se déshonora lui-même bien davantage qu'il ne déshonorera l'auteur.

Le texte suivant pourrait être une fable ayant pour titre Iris et le Soleil, mais il s'agit pour l'auteur d'un madrigal, qui a pour titre Sur une jolie personne contemplant un tournesol.

Dans un jardin délicieux
Où mille fleurs venaient d'éclore,
Sur un beau tournesol, signe des soins de Flore,
Un jour Iris fixa ses regards curieux.
Au Dieu de la clarté se montrant infidèle,
Il sse tourne à l'instant du côté de la Belle :
Je cède, lui dit-il, à l'éclat de vos yeux ;
Adieu, flambeau du jour, un doux pendant m'appelle ;
Iris est désormais mon Soleil et mes Dieux.

La Recrue de Belzebuth

Le Chêne et les jeunes Ormeaux

Le Prince et le Musicien

Les Roseaux parlants

Perdre du Temps