Un tendre Agneau était dans la bergerie ; voilà que le Loup entre et le prend pour le manger. Renversé sous les pieds du Loup, il disait en pleurant : Dieu me met à votre disposition, ayez pitié de moi ; ainsi faites retentir votre cor, pour que je m'amuse ; mes voeux seront satisfaits, parce que j'ai toujours entendu dire à mes pères que la race des Loups fournit de forts donneurs de cor. Le Loup écoute ce sot propos, il s'accroupit et se met à crier de toute sa force ; mais voilà que les Chiens s'éveillent et le mordent. Il s'enfuit et s'arrêta sur une colline qu'il atteignit, et il y disait en se lamentant : Je suis vraiment digne de ce malheur, car qui m'a fait musicien, puisque j'ai toujours été boucher ?
Cette fable montre que beaucoup de gens intelligents sont trompés et écoutent de sots propos, et se repentent ensuite comme le Loup ; et que beaucoup entreprennent, soit en action, soit en parole, ce qui ne leur convient pas, et qu'ils tombent dans le malheur.
Une fable bien différente du Loup et l'Agneau tellement connue et réécrite.