Le Paysan et la Couleuvre Nivet Desbrières (18ème siècle)

Dans un hiver fort rigoureux,
Un Villageois humain, trouvant une Couleuvre
Couverte de glaçons, crut faire une bonne œuvré
De l'emporter chez lui l'animal venimeux
Sentant la chaleur bienfaisante,
Déjà commence à s'allonger,
Tire sa langue menaçante,
Saute sur le Patron, tâche de l'égorger ;
Scélérate et maudite engeance,
S'écria le rustre en courroux,
Quand tu mourais de froid, je t'apportai chez nous ;
Pour t'avair fait du bien, voilà ma récompense ?
Il en prit aussitôt vengeance, -
Et la fit périr sous ses coups.

Ingrats, quand à l'oubli vous ajoutez l'offense,
Vous ne méritez pas un traitement plus doux.

Fables nouvelles, fable 17




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