La fauvette chantait au haut des buissons verts ;
Le papillon, tout fier de sa riche parure,
S’attribuant l’honneur d’aussi charmants concerts,
Fou d’orgueil, éperdu, voletait dans les airs.
Il s’enivrait de lui, la pauvre créature !
Or, envers l’humble oiseau, voulant être courtois,
Il lui dit : « Gentille chanteuse,
J’admire vos chansons et votre pure voix
Si douce le matin, à l’ombre de vos bois ;
Près de vous j’ai l’âme joyeuse ;
J’accepte votre encens offert à ma beauté
Chantez, chantez, toujours, reine de l’harmonie ! »
La fauvette, en riant, fit avec ironie :
« Je suis heureuse, en vérité.
D’avair pu plaire à votre grâce,
Et d’autant plus que déjà lasse
De jeter mes refrains dans les bois, dans l’espace,
Mes chants, que vous trouvez harmonieux et doux.
Seigneur, n’étaient pas dits pour vous ! »
Ma foi ! tout vaniteux, en ce monde damnable,
Peut chercher le sens de ma fable.